La dynamique entrepreneuriale évolue et les organisations coopératives prennent une place grandissante dans notre économie. Parmi elles, la but-coopérative se distingue par son mode de fonctionnement démocratique, sa force collective et son engagement au service d’un intérêt commun. Ce modèle offre une véritable alternative aux structures traditionnelles, en plaçant l’humain et la solidarité au cœur de l’activité économique. En 2025, face aux défis climatiques et sociaux, la but-coopérative s’affirme comme un levier essentiel pour une économie plus juste, durable et innovante.
Définition précise d’une but-coopérative et ses fondamentaux
Au sens strict, une but-coopérative est une coopérative constituée juridiquement en tant que personne morale dont les membres partagent des intérêts communs — économiques, sociaux ou culturels — en vue de satisfaire collectivement leurs besoins. Ce terme recoupe souvent celui de coopérative en général, mais « but-coopérative » insiste davantage sur le but commun qui motive les membres, associant solidarité et action collective.
La particularité essentielle d’une but-coopérative repose sur son mode de gouvernance démocratique et égalitaire. Chaque membre détient un droit de vote, quel que soit son apport financier, contrairement aux sociétés traditionnelles où les droits sont proportionnels au capital. Cette règle de fonctionnement favorise l’implication réelle des sociétaires dans les décisions et garantit que l’objectif principal ne soit pas uniquement la maximisation du profit, mais bien la satisfaction des aspirations collectives, dans un esprit d’entraide.
Les ressources, qu’elles soient matérielles, financières ou humaines, sont mutualisées pour maximiser l’efficacité et la pérennité du projet. Par exemple, une Coopérative Agricole peut regrouper des agriculteurs pour partager leurs équipements, optimiser les ventes et garantir une meilleure valeur ajoutée à leurs productions, tout en respectant des normes éthiques et environnementales.
- Une personne morale autonome
- Un regroupement volontaire d’individus
- Un fonctionnement démocratique et égalitaire
- La gestion collective des moyens et des risques
- Un objectif social ou économique partagé
Caractéristique | Description |
---|---|
Statut juridique | Personne morale, distincte de ses membres |
Gouvernance | Démocratique, un membre = une voix |
Finalité | Intérêts communs et solidarité |
Capital | Partage équitable, limité à la rémunération des membres |
Le modèle coopératif, incarné par la but-coopérative, trouve ainsi une place unique entre l’entreprise classique et l’association, conciliant ambitions économiques et valeurs sociales fortes.

Les différents types de but-coopératives et leurs spécificités dans l’économie actuelle
En 2025, la diversité des but-coopératives témoigne de leur adaptabilité à tous les secteurs d’activité. Ces structures peuvent être générales, agricoles, de services, ou liées à l’économie sociale et solidaire. Voici quelques types majeurs et leurs particularités :
Coopérative agricole
Les coopératives agricoles, comme les CUMA (Coopératives d’Utilisation de Matériel Agricole), rassemblent des exploitants agricoles pour mutualiser leurs investissements en matériel et optimiser leur production. Cette démarche facilite par ailleurs la transition écologique en favorisant l’usage de matériel respectueux de l’environnement et des méthodes durables. Par exemple, des coopératives comme Coop Atlantique offrent à leurs membres un accompagnement technique et commercial performant.
Coopérative de production (SCOP)
Les Sociétés Coopératives de Production, connues sous le sigle SCOP, sont des entreprises contrôlées démocratiquement par leurs salariés, qui sont également associés. Elles peuvent regrouper artisans, commerçants ou producteurs solidaires. En 2025, plusieurs SCOP se distinguent dans des secteurs innovants, en combinant performance économique et gouvernance participative. Par exemple, la coopérative Coopaname à Paris regroupe ainsi des entrepreneurs qui mutualisent ressources et compétences.
Coopératives de consommateurs
Les coopératives de consommateurs, telles que Biocoop ou La Ruche qui dit Oui !, incarnent la puissance de la consommation responsable. En sélectionnant des produits locaux, bio ou équitables, elles permettent aux membres d’accéder à des circuits courts et favorisent un rapport de confiance entre producteurs et consommateurs. Ces initiatives se retrouvent au cœur du mouvement durable en France et en Europe.
Coopérative crédit et finance éthique
La coopérative de crédit, sous forme bancaire, regroupe des sociétaires qui bénéficient d’une gestion démocratique des ressources financières. La Nef par exemple, figure parmi les acteurs clés du financement éthique en France. Elle oriente les ressources vers des projets à impact social et environnemental positif, ce qui illustre parfaitement comment la but-coopérative peut s’adapter au secteur financier tout en conservant ses valeurs.
- Coopérative Agricole : partage de matériel, optimisation de la production
- SCOP : entreprises autogérées par les salariés
- Coopérative de consommateurs : accès à des produits responsables
- Coopérative de crédit : finance éthique et participative
- Autres coopératives sectorielles : culturelles, artisanales, éducatives
Type de Coopérative | Fonction principale | Exemple | Avantage clé |
---|---|---|---|
Coopérative Agricole | Mutualisation du matériel agricole | CUMA, Coop Atlantique | Réduction des coûts et soutien technique |
SCOP | Gouvernance par salariés associés | Coopaname | Participation active au succès |
Coopérative de consommateurs | Accès à produits responsables | Biocoop, La Ruche qui dit Oui ! | Consommation éthique et locale |
Coopérative de crédit | Gestion financière démocratique | La Nef | Finance solidaire et transparente |
L’ensemble de ces types répond à une logique d’adaptation à des besoins diversifiés, mais toujours placés sous le prisme du collectif et du développement durable.
Les 7 principes coopératifs au cœur du fonctionnement des but-coopératives
L’originalité et la réussite des but-coopératives résident dans le respect strict de leurs principes fondateurs. Adoptés en 1895 et réactualisés en 1995 par l’Alliance Coopérative Internationale, ces 7 principes définissent un cadre structurant indispensable pour une gestion harmonieuse et efficace :
- Adhésion volontaire et ouverte à tous : toute personne capable peut rejoindre la coopérative sans discrimination.
- Contrôle démocratique par les membres : un membre égale une voix.
- Participation économique : chaque membre contribue équitablement au capital et bénéficie d’une rémunération limitée.
- Autonomie et indépendance : la coopérative reste souveraine et indépendante des pressions extérieures.
- Formation, éducation et information : un investissement continu dans la formation des membres et la sensibilisation du public.
- Coopération entre coopératives : l’entraide entre structures pour renforcer leur impact commun.
- Engagement envers la communauté : une mission au-delà du simple intérêt interne, pour favoriser le bien commun.
Ces principes sont concrètement mis en œuvre via des instances décisionnelles transparentes, des assemblées générales régulières et l’exercice d’une gouvernance participative. Par exemple, des coopératives comme Coopérative U Enseigne illustrent ce mode de fonctionnement clairement ancré dans ces valeurs, ce qui favorise la confiance et l’implication collective.
Principe | Application opérationnelle |
---|---|
Adhésion volontaire | Ouverture à toutes les personnes qualifiées sans discrimination |
Contrôle démocratique | Un membre = une voix aux assemblées générales |
Participation économique | Capital limité, profits réinvestis pour la coopérative |
Autonomie | Indépendance vis-à-vis des pouvoirs externes et influence financière |
Formation | Ateliers, séminaires et échanges réguliers entre membres |
Coopération | Partenariats et échanges entre coopératives régionales et nationales |
Engagement communautaire | Actions locales et projets sociaux en faveur du territoire |
Adopter ces principes n’est pas simplement symbolique : c’est un moteur de réussite, de durabilité et d’innovation sociale pour toute but-coopérative, quelle que soit sa taille ou son secteur.

Comment fonctionne la gouvernance démocratique dans une but-coopérative ?
La gouvernance d’une but-coopérative repose sur une participation active et régulière de tous les membres. Cette organisation se différencie nettement des sociétés classiques où seuls les actionnaires majoritaires influencent les décisions. Dans une but-coopérative, chaque sociétaire dispose d’un vote égal, quelles que soient ses parts sociales.
Cette démocratie participative passe par plusieurs mécanismes :
- Assemblée générale annuelle : moment incontournable où sont prises les décisions majeures, comme l’approbation des comptes, l’élection des administrateurs et les orientations stratégiques.
- Conseil d’administration : élu par les membres, il assure la gestion permanente, l’application des résolutions et la représentation de la coopérative.
- Comités spécialisés : dans certains cas, des groupes dédiés (commercial, technique, financier) sont formés pour approfondir des aspects particuliers et préparer les débats.
Cette organisation garantit que les intérêts restent alignés et que la coopérative évolue selon les attentes collectives. Les SCOP ou des initiatives comme Altercoop montrent que l’implication des salariés-membres dans ces instances produit des résultats robustes, une meilleure motivation au travail et une adaptabilité accrue dans un marché compétitif.
Instance | Rôle | Fréquence |
---|---|---|
Assemblée générale | Décisions clés, approbation des comptes, élection | Annuel ou exceptionnel |
Conseil d’administration | Gestion courante et contrôle stratégique | Mensuel ou trimestriel |
Comités spécialisés | Analyse approfondie et propositions | Selon besoins |
Par ailleurs, la transparence financière et la communication régulière entre membres sont essentielles pour entretenir la confiance et assurer l’engagement pérenne. Les coopératives modernes, notamment celles intégrant des plateformes numériques, facilitent cette gouvernance collaborative et inclusive.
Les aides financières et soutiens pour développer une but-coopérative en 2025
La mise en place et le développement d’une coopérative bénéficient de plusieurs dispositifs d’aides publiques et privées, notamment en raison de leur ancrage dans l’économie sociale et solidaire (ESS). Depuis 2023, les procédures administratives de création ont été simplifiées via le guichet en ligne dédié aux formalités d’entreprise.
Les types d’aides courantes incluent :
- Exonérations fiscales : Les coopératives peuvent obtenir une exonération partielle d’impôt sur les sociétés, notamment pour les bénéfices distribués aux salariés et ceux placés en réserve.
- Subventions régionales : Des aides financières sont accessibles, par exemple, pour les SCOP et coopératives agricoles, afin de favoriser leur croissance et la transition écologique.
- Prêts à taux préférentiels et microcrédits : Offerts par des acteurs comme BPI France pour encourager la création et le renforcement des structures coopératives.
- Apports en capital par des fonds solidaires : Certains fonds se spécialisent dans le soutien aux projets à vocation sociale et environnementale.
Type d’aide | Objectif | Exemple |
---|---|---|
Exonération fiscale | Alléger la charge fiscale sur les bénéfices réinvestis | Impôt sur les sociétés partiel |
Subvention régionale | Accompagner le développement et la transition écologique | Aide SCOP, aides agricoles |
Prêts BPI France | Financement à taux réduit | Microcrédit ESS |
Apports en fonds solidaires | Capital pour projets à impact | Fonds dédié ESS |
Pour entrer dans une coopérative existante, la Confédération Générale des SCOP met à disposition un annuaire interactif en ligne. Pour les porteurs de projet, l’Union Régionale des SCOP propose un accompagnement personnalisé, de la conception jusqu’à l’enregistrement officiel via le guichet des formalités.

Études de cas pratiques : coopératives françaises exemplaires en 2025
Analyser des exemples concrets permet de mieux comprendre les dynamiques réelles des but-coopératives. Voici trois cas remarquables qui illustrent la diversité et la force de ce modèle.
1. La Ruche qui dit Oui ! : favoriser la consommation locale
Cette coopérative de consommateurs met en relation directe producteurs et citoyens pour promouvoir circuits courts et produits bios. Ses membres participent activement à la gouvernance, influence directe sur la sélection des producteurs et des méthodes. Ce modèle a renforcé les liens sociaux dans plusieurs territoires et optimisé la distribution responsable.
2. Enercoop : l’énergie renouvelable citoyenne
Enercoop est une coopérative qui fournit une énergie exclusivement renouvelable, portée par la participation de ses sociétaires. Ici, la but-coopérative permet non seulement un accès à une énergie verte mais soutient aussi des projets locaux d’efficacité énergétique et d’autonomie.
3. Altercoop : solidarité et commerce équitable
Cette coopérative fédère des acteurs du commerce équitable, mettant en avant des conditions de travail justes et un respect rigoureux des principes coopératifs. Beacoup de ses membres sont artisans ou petits producteurs qui bénéficient à la fois d’un soutien commercial et d’un appui collectif en gestion.
Nom | Secteur | Fonctionnement | Impact |
---|---|---|---|
La Ruche qui dit Oui ! | Consommation locale | Coopérative de consommateurs | Circuits courts et soutien aux producteurs |
Enercoop | Énergie renouvelable | Coopérative citoyenne | Approvisionnement vert et projets locaux |
Altercoop | Commerce équitable | Coopérative multi-acteurs | Soutien aux petits producteurs |
Ces exemples démontrent combien la but-coopérative est un levier puissant pour répondre aux enjeux actuels, conciliant économie performante et respect des valeurs humaines et environnementales.
La place des but-coopératives dans l’économie sociale et solidaire (ESS) en 2025
Les but-coopératives occupent une place centrale dans l’économie sociale et solidaire, qui rassemble des structures ayant une finalité sociale prioritaire et un mode de gestion démocratique. Elles participent activement à l’innovation sociale, à la création d’emplois durables et à la transition écologique.
En 2025, leur poids économique est significatif, avec une augmentation constante du nombre de coopératives dans le secteur agricole, financier, commercial et industriel. Leur autant de relais solides face aux défis économiques mondiaux.
- Contribution à l’emploi local et durable
- Promotion d’une gouvernance démocratique et participative
- Soutien aux initiatives éco-responsables
- Renforcement des liens sociaux dans les territoires
- Partenariats entre acteurs de l’ESS pour élargir leurs impacts
Les coopératives comme Coop Atlantique, qui allie agriculture et développement durable, ou Coopérative U Enseigne, acteur majeur de la distribution en modèle coopératif, illustrent parfaitement cette intégration dans l’ESS. Elles démontrent aussi que ce modèle d’entreprise est viable économiquement et socialement, répondant aux attentes nouvelles des consommateurs et citoyens.
Rôle dans l’ESS | Exemple | Impact économique & social |
---|---|---|
Création d’emplois durables | Coop Atlantique | Favorise l’emploi local et la formation |
Gouvernance démocratique | Coopérative U Enseigne | Participation active des membres |
Transition écologique | Enercoop | Réduction des émissions de CO2 |
Solidarité économique | Altercoop | Soutien aux petits producteurs |
Les défis et limites auxquels font face les but-coopératives contemporaines
Malgré leurs nombreux avantages, les but-coopératives rencontrent également plusieurs obstacles : gouvernance parfois complexe, financement, souci d’équilibre entre valeurs et performance, ou difficultés d’adaptation au marché concurrentiel.
La prise de décision démocratique peut ralentir les processus stratégiques. Par exemple, alors que des grandes sociétés peuvent réagir instantanément à des évolutions économiques, une coopérative doit souvent concilier plusieurs points de vue et organiser des votes souvent périodiques.
La question du financement reste aussi problématique, bien que les dispositifs soient plus favorables qu’auparavant. Les coopératives, notamment agricoles ou artisanales, peuvent pâtir d’un capital limité et de difficultés à lever des fonds privés sans perdre leur autonomie.
En outre, il est nécessaire de renforcer la formation des membres pour assurer une gouvernance efficace et une meilleure compréhension des enjeux économiques et sociaux.
- Gestion complexe des prises de décision
- Contraintes financières limitées
- Equilibre difficile entre éthique et rentabilité
- Besoin accru de formation et d’accompagnement
- Pressions du marché compétitif
Défi | Conséquence | Solutions possibles |
---|---|---|
Décision démocratique lente | Réactivité réduite | Numérisation des votes and comités |
Financement restreint | Difficultés d’investissement | Subventions et fonds solidaires |
Equilibre éthique/rentabilité | Tensions internes | Dialogue permanent entre membres |
Manque de formation | Mauvaise gestion | Programmes de formation interne |
Les organismes d’accompagnement et fédérations coopératives sont ainsi des partenaires clés pour relever ces défis et assurer la pérennité des but-coopératives dans un contexte économique en perpétuel mouvement.

FAQ pratique sur les but-coopératives : réponses aux questions courantes
- Qu’est-ce qu’une but-coopérative ?
Une but-coopérative est une organisation autonome regroupant des personnes pour satisfaire collectivement des besoins communs avec une gouvernance démocratique, fondée sur la solidarité. - Quels types d’aides sont disponibles pour les coopératives ?
Les coopératives peuvent bénéficier d’exonérations fiscales, subventions régionales, prêts à taux préférentiels via BPI France et apports en capital de fonds solidaires. - Comment rejoindre une coopérative existante ?
Il est conseillé de consulter l’annuaire de la Confédération Générale des SCOP et de prendre contact directement avec la coopérative pour connaître les modalités d’adhésion. - Quelles sont les différences principales entre une coopérative et une entreprise classique ?
La coopérative se base sur une gestion démocratique, des bénéfices limités aux membres et une finalité collective, tandis que l’entreprise classique vise le profit maximal avec des droits proportionnels au capital. - Comment garantir la réussite d’une but-coopérative ?
Le respect des 7 principes coopératifs, la formation des membres, une gouvernance transparente et un accompagnement adapté sont essentiels pour assurer la durabilité.