Dans le contexte économique actuel où la gestion de trésorerie représente un enjeu majeur pour les entreprises, la cession Dailly s’affirme comme un levier financier incontournable. De nombreuses PME et start-ups souffrent des délais de paiement étendus, mettant en péril leur capacité à maintenir un flux de liquidités suffisant pour assurer leurs opérations quotidiennes. Grâce à cette technique, il devient possible d’anticiper ces retards et d’obtenir rapidement des fonds, offrant aux entrepreneurs une marge de manœuvre essentielle pour leur croissance. Que vous gériez une entreprise innovante ou une société plus traditionnelle, comprendre les mécanismes, avantages et limites de ce mode de financement est désormais indispensable pour sécuriser votre activité et saisir des opportunités stratégiques.
La cession Dailly : définition et mécanismes pour se financer rapidement
Le financement par la cession Dailly, souvent dénommé simplement “Dailly”, est un procédé juridique instauré en 1981 par la loi du même nom. Il permet à une entreprise de céder ses créances professionnelles – généralement des factures clients – à un établissement financier pour obtenir un apport immédiat de trésorerie. Contrairement à d’autres formes de financement, le client ne voit pas directement l’intervention de la banque, ce qui préserve la relation commerciale.
Concrètement, l’entreprise établit un bordereau Dailly, un document listant précisément les créances cédées, qui est remis à la banque. Cette documentation formalisée facilite la mise en place du financement et permet à la banque d’avancer entre 70 % et 90 % du montant des créances.
Le processus repose sur plusieurs étapes :
- Identification des créances à céder au sein du portefeuille client
- Rédaction et transmission du bordereau Dailly à la banque
- Analyse par la banque qui évalue la solvabilité des débiteurs et détermine le montant à avancer
- Versement des fonds sur le compte de l’entreprise dans un délai rapide, souvent sous 48 heures
- Suivi du paiement avec remboursement au fur et à mesure que les clients règlent leurs factures
Par exemple, une PME bretonne disposant d’une facture client de 150 000 € avec 90 jours de délai de paiement pourrait grâce à la Dailly obtenir une avance de trésorerie de 120 000 € en quelques jours, évitant ainsi de retarder ses paiements fournisseurs ou de recourir à un crédit bancaire classique plus coûteux.
Les banques partenaires majeures en France, telles que la Société Générale, le Crédit Agricole, la Banque Populaire, la Caisse d’Épargne ou encore la LCL, proposent ce type de financement. Chacune personalise les conditions selon le profil de l’entreprise et la qualité des créances.

Étapes clés | Description | Délai moyen |
---|---|---|
Identification des créances | Sélection de factures éligibles auprès des clients professionnels | 1 à 2 jours |
Remise du bordereau Dailly | Transmission officielle des créances à la banque | 1 jour |
Analyse par la banque | Contrôle de la qualité et solvabilité des clients débiteurs | 24 à 48 heures |
Versement des fonds | Mise à disposition des liquidités à l’entreprise | 48 heures en général |
Suivi et remboursement | Suivi des paiements clients et remboursement progressif | Variable selon encaissements |
La bonne gestion administrative pour sécuriser la procédure
Une saisie rigoureuse et un archivage précis du bordereau Dailly sont primordiaux, car ce document fait foi en cas de litige. La transmission doit inclure toutes les données relatives aux factures cédées, notamment le montant, l’échéance et le nom du débiteur. La banque dispose ainsi d’une base fiable pour le décaissement, renforçant la confiance mutuelle entre les parties.
- S’assurer de l’exhaustivité des factures listées
- Vérifier la conformité des pièces (factures conformes, mentions légales)
- Classer et conserver soigneusement tous les documents liés à la cession
Les avantages concrets du financement Dailly pour les entrepreneurs en 2025
Pour tout dirigeant, la gestion de la trésorerie est un défi quotidien, impactant la pérennité et la compétitivité de son entreprise. Le dispositif Dailly offre une palette d’atouts bien adaptés à ces exigences.
Parmi les principaux avantages, on peut citer :
- Obtention rapide des liquidités – Un avantage décisif pour surmonter les fluctuations d’activité et garantir un fonds de roulement sain.
- Préservation de la relation client – Contrairement à l’affacturage classique, le client n’est pas contacté par la banque, ce qui évite les tensions commerciales.
- Flexibilité dans le choix des créances – L’entreprise décide quelles factures céder et quand, modulant ainsi son financement en fonction de ses besoins.
- Coût maîtrisé – Le financement Dailly entraîne des frais généralement moindres que d’autres solutions à court terme, car la gestion du poste clients reste à la charge de l’entreprise.
- Impact positif sur le bilan – L’avance de trésorerie améliore la structure financière et diminue le besoin en fonds de roulement.
La BPI France et Kiva France intègrent régulièrement cette solution dans leurs conseils pour les entrepreneurs cherchant à sécuriser rapidement leur trésorerie, tout en évitant l’endettement classique.
Un tableau résume les bénéfices relatifs du dispositif :
Avantage | Description | Impact stratégique sur l’entreprise |
---|---|---|
Rapidité | Décaissement sous 48 heures | Maintien de la trésorerie opérationnelle |
Flexibilité | Choix libre des créances à céder | Gestion adaptée aux besoins ponctuels |
Coût | Frais de dossier et intérêts moindres par rapport aux crédits classiques | Diminution du coût global du financement |
Discrétion | Pas d’interaction bancaire visible pour le client | Maintien de la confiance commerciale |
Optimisation du bilan | Renforcement de la liquidité | Amélioration des ratios financiers |
Cas pratique illustrant l’impact positif du dispositif
Une société spécialisée dans la fabrication d’équipements industriels, confrontée à des délais moyens de paiement clients autour de 75 jours, a utilisé la cession Dailly pour mobiliser ses créances d’un montant de 600 000 €. Cette avance lui a permis de :
- Respecter ses engagements envers les fournisseurs sans recourir à un crédit bancaire classique
- Préparer sereinement le lancement d’une nouvelle gamme de produits
- Éviter des tensions internes liées à la gestion des flux de trésorerie
Cette utilisation maîtrisée a renforcé sa trésorerie de manière durable, tout en améliorant sa notation bancaire avec le CIC.
Les risques et limites associés au financement Dailly : vigilance nécessaire
S’il s’avère efficace, le financement par la Dailly ne convient pas à toutes les situations, et ses risques doivent impérativement être connus des dirigeants.
Les principales limites comprennent :
- Le risque d’impayé reste à la charge de l’entreprise : contrairement à l’affacturage, la banque n’endosse pas ce risque. Si un client ne règle pas sa dette, le remboursement intégral de l’avance peut être exigé.
- Plafond de financement : les banques imposent généralement une limite au montant total des créances pouvant être cédées.
- Dépendance à la qualité du portefeuille clients : l’éligibilité des factures est soumise à la solvabilité des débiteurs, pénalisant les entreprises travaillant avec des clients plus fragiles.
- Effet sur la relation bancaire : une utilisation fréquente peut alerter la banque sur la situation financière de l’entreprise, impactant potentiellement la confiance et les conditions futures.
En 2024, plusieurs PME ayant abusé de ce dispositif pour pallier des difficultés récurrentes ont vu leur accès au crédit bancaire se restreindre drastiquement.
Risques/limites | Conséquences pour l’entreprise | Mesures d’atténuation |
---|---|---|
Risque d’impayé | Exposition financière importante, nécessité de remboursement | Évaluation rigoureuse des clients avant cession |
Plafond de financement | Limitation des ressources disponibles | Négociation de plafond adapté avec la banque |
Qualité des créances | Accès refusé ou taux plus élevés | Gestion soignée du portefeuille clients |
Relation bancaire | Risque de détérioration de la confiance | Communication transparente avec les banques |
Conseils pour limiter les risques
La prudence est la clé. Voici quelques recommandations :
- Analyser la solvabilité des débiteurs avant la cession
- Ne pas céder des créances douteuses ou litigieuses
- Veiller à l’équilibre entre besoins ponctuels et recours réguliers
- Discuter ouvertement avec son chargé de compte pour anticiper les éventuels problèmes

Comparer la cession Dailly avec d’autres solutions de financement à court terme
Dans un univers financier dynamique, plusieurs outils coexistent pour accompagner les entreprises. Analyser la cession Dailly face à d’autres options enrichit la stratégie de financement.
Différences majeures entre Dailly, affacturage, escompte et découvert bancaire :
Solution | Définition | Prise en charge du risque d’impayé | Gestion client | Coût approximatif |
---|---|---|---|---|
Cession Dailly | Cession de créances par bordereau | À la charge de l’entreprise | Entreprise gère le recouvrement | Faible à moyen |
Affacturage | Vente des créances à un factor | Assuré par le factor | Factor prend en charge le recouvrement | Élevé |
Escompte | Anticipation sur effets de commerce (lettres de change) | Variable | Banque gère le recouvrement | Varié |
Découvert bancaire | Autorisation de dépassement du compte | À la charge de l’entreprise | Alternative simple, sans gestion client | Souvent élevé |
Le recours à la cession Dailly peut donc s’avérer plus économique que l’affacturage, en particulier pour les entreprises qui souhaitent conserver le contrôle de leur relation client. Toutefois, le choix dépend toujours de la situation spécifique, notamment du profil de risque et des besoins opérationnels.
Complémentarité avec la Lettre de Change Relevé (LCR) pour optimiser les liquidités
La Lettre de Change Relevé est un instrument de paiement dématérialisé qui sécurise le paiement des créances. Utilisée en parallèle avec la Dailly, elle contribue à une gestion fluide des encaissements :
- La Dailly apporte une avance sur trésorerie immédiate
- La LCR sécurise les échéances grâce à une transmission électronique automatisée
- La combinaison limite les risques d’impayés et améliore la visibilité budgétaire
Les institutions comme la Société Générale ou la Caisse d’Épargne encouragent cette synergie dans leurs offres destinées aux PME qui souhaitent structurer davantage leur poste clients.
Mettre en place un financement Dailly : démarches et conseils pratiques
La mise en œuvre d’un financement Dailly requiert une préparation rigoureuse et un dialogue constructif avec vos partenaires financiers. Voici les étapes clés à suivre :
- Évaluer précisément ses besoins en trésorerie et définir la fréquence d’utilisation souhaitée.
- Prendre contact avec votre banque habituelle, telle que le CIC, LCL ou encore la Banque Populaire pour connaître les modalités spécifiques et offres.
- Préparer un dossier complet intégrant les états financiers, la description des créances et la qualité des clients.
- Négocier les conditions : taux, frais, plafond et autres éléments contractuels.
- Signer un contrat cadre qui officialise la cession et les modalités de remboursement.
- Mettre en place un suivi rigoureux des créances cédées pour garantir la conformité et anticiper toute difficulté.
Les outils digitaux proposés par Hello Bank! ou la Société Générale facilitent ces démarches, permettant désormais un traitement dématérialisé du bordereau Dailly et un accès rapide à l’historique des cessions.

Recommandations pour une intégration réussie
- Assurez-vous que votre équipe financière soit formée aux spécificités du processus.
- Maintenez un dialogue transparent avec votre établissement bancaire.
- Évitez de dépendre exclusivement de la Dailly pour financer votre activité.
- Complétez cette solution par d’autres modes de financement participatif ou bancaires si nécessaire.
Karmen Factor : une alternative digitale moderne au financement Dailly
Aux côtés des solutions traditionnelles proposées par les grandes banques, des acteurs innovants comme Karmen révolutionnent l’accès au financement grâce à des outils numériques adaptés aux réalités des PME d’aujourd’hui.
Karmen Factor propose une ligne de crédit flexible basée sur la facturation, sans cession de créance. L’entreprise conserve ainsi l’entière maîtrise de son poste clients sans interférence dans ses relations commerciales.
Les bénéfices de Karmen Factor incluent :
- Mise en place rapide grâce à une interface digitale intuitive
- Taux compétitifs, adaptés aux PME et start-ups
- Souplesse d’utilisation pour répondre aux fluctuations de trésorerie
- Processus transparent avec un suivi en temps réel
Ce modèle séduit de plus en plus d’entrepreneurs cherchant une alternative au financement Dailly classique, notamment face aux contraintes administratives et à la gestion du risque.
FAQ – Réponses aux questions fréquentes sur la cession Dailly
- Quelles créances puis-je céder avec la cession Dailly ?
Vous pouvez céder des créances professionnelles issues de vos factures clients, à condition qu’elles soient certaines, liquides et exigibles. - Le client est-il informé de la cession ?
Oui, le débiteur doit être notifié du transfert de la créance, mais cela n’entraîne pas nécessairement une interaction bancaire directe. - Quels sont les coûts liés au financement Dailly ?
Les frais incluent généralement un coût de dossier, des intérêts sur l’avance accordée et d’éventuels frais annexes. Ces coûts restent en général inférieurs à ceux de l’affacturage. - Puis-je utiliser la cession Dailly si mes clients sont des particuliers ?
Non, ce mécanisme est réservé aux créances professionnelles et ne s’applique pas aux factures destinées aux consommateurs particuliers. - Comment se déroule le remboursement ?
Lorsque les clients règlent leur facture directement à la banque, celle-ci prélève le montant avancé, y compris les intérêts et frais, transférant le solde restant à l’entreprise.