Acquérir un véhicule pour une entreprise n’est jamais anodin, tant sur le plan opérationnel que fiscal. En effet, derrière la simple fonctionnalité de disposer d’un moyen de transport adapté se cache une complexité importante liée à la fiscalité en vigueur. Que vous dirigiez une PME florissante ou une startup innovante, choisir entre une Peugeot, une Toyota ou même une Tesla pour votre flotte aura des répercussions directes sur vos comptes, votre trésorerie et vos obligations légales. Cet article met en lumière les multiples facettes des conséquences fiscales découlant de l’acquisition d’un véhicule de société, afin de vous aider à optimiser ce choix stratégique et financier.
La déductibilité de la TVA lors de l’achat d’un véhicule de société
L’un des premiers aspects fiscaux à maîtriser concerne la TVA. Le Code général des impôts interdit généralement la déduction de la TVA sur l’acquisition des véhicules de tourisme par les entreprises, sauf exceptions précises. Cette règle implique que si votre société décide d’acheter une Renault ou une BMW pour ses besoins, elle devra provisionner le coût total TTC, sans possibilité de récupérer la TVA, ce qui impacte directement la trésorerie.
Par exemple, si une entreprise achète une berline Citroën à 20 000 euros HT, elle devra débourser 24 000 euros TTC. Les 4 000 euros de TVA ne seront pas récupérables, ce qui représente un surcoût réel. Cette restriction ne s’applique pas aux véhicules utilitaires, au transport de personnes ou à la revente à l’état neuf, où la TVA reste récupérable. Ainsi, une fourgonnette Ford ou un utilitaire Mercedes-Benz restitué en l’état neuf à un client pourra bénéficier d’une récupération complète de la TVA.
Exceptions et cas spécifiques
Certains véhicules échappent à cette interdiction, notamment dans les secteurs liés au transport ou à l’apprentissage de la conduite. Pour un garage, investir dans un véhicule d’auto-école ou dans une camionnette Volkswagen dédiée au transport de marchandises permet la récupération de la TVA à 20%. Ceci place ces investissements sous une lumière différente en matière d’optimisation fiscale.
- Véhicules destinés au transport de personnes (taxis, auto-écoles)
- Véhicules industriels
- Utilitaires (camionnettes, fourgons)
- Véhicules destinés à la revente ou à la location à l’état neuf
La TVA non déductible s’applique également aux services relatifs à l’entretien ou à la réparation du véhicule. Une réparation sur une Audi, même si elle est prise en charge par le garagiste, portera une TVA non récupérable, augmentant le coût d’entretien du parc automobile.
Type de véhicule | TVA déductible | Exemple |
---|---|---|
Véhicule de tourisme Peugeot | Non | Achat d’une 308 citadine |
Véhicule utilitaire Renault Kangoo | Oui | Utilisé pour livraisons |
Taxi Citroën | Oui | Service transport de personnes |
Véhicule d’auto-école Volkswagen | Oui | Formation à la conduite |
En résumé, la question de la TVA lors de l’achat d’un véhicule de société impose une réflexion préalable sur l’usage réel du véhicule. Cette variable sera déterminante dans la gestion comptable et fiscale, au même titre que d’autres critères décrits plus loin.

Amortissement fiscal et comptable des véhicules d’entreprise
L’entrée d’un véhicule au bilan comptable d’une société marque le début d’un amortissement, qui prend en compte la perte progressive de valeur du bien. Cette dépréciation est reconnue fiscalement, permettant de répartir le coût du véhicule sur plusieurs exercices, en général cinq ans. Par exemple, un BMW X3 acheté pour 50 000 euros HT sera amorti chaque année à hauteur de 10 000 euros.
Cependant, la fiscalité encadre strictement cette déduction, notamment en plafonnant la base amortissable. En 2025, pour un véhicule essence ou diesel, seule une valeur maximale d’environ 18 300 euros est retenue fiscalement, quelle que soit la valeur d’achat réelle. Ainsi, l’achat d’une Mercedes-Benz Classe S à 100 000 euros HT ne permettra d’amortir fiscalement que cette somme plafonnée.
Réintégrations fiscales et conséquences
Ce plafonnement implique des retraitements lors de la déclaration fiscale de la société. La différence entre la valeur comptable amortie (sur le coût total) et la base fiscalement déductible entraîne une réintégration de charges dans le résultat imposable.
Illustrons cela avec un achat de Toyota Land Cruiser à 80 000 euros HT :
- Valeur amortissable comptable : 80 000 euros sur 5 ans, soit 16 000 euros/an
- Valeur amortissable fiscale : plafonnée à 18 300 euros soit environ 3 660 euros/an
- Différence à réintégrer fiscalement : 12 340 euros (80 000 – 18 300)
Ce mécanisme réduit l’avantage fiscal pour le dirigeant, rappelant qu’il est indispensable d’anticiper lors du choix du véhicule. La déduction des frais réels comme l’assurance et les réparations reste toutefois possible.
Valeur d’achat HT | Amortissement comptable annuel (sur 5 ans) | Amortissement fiscal annuel plafonné | Impact sur le résultat fiscal |
---|---|---|---|
15 000 € | 3 000 € | 3 000 € | Aucun |
50 000 € | 10 000 € | 3 660 € | Différence à retraiter (6 340 €) |
100 000 € | 20 000 € | 3 660 € | Différence à retraiter (16 340 €) |
Comme entrepreneur dirigeant plusieurs sociétés, je recommande de choisir avec discernement les modèles, en évaluant le rapport coût/avantage fiscal. Prenez garde à ce que l’achat d’un véhicule haut de gamme tel qu’une Audi ne se traduise pas par une mauvaise surprise fiscale.

La taxe sur les véhicules de société (TVS) et ses modalités en 2025
La TVS est une charge annuelle incontournable pour les entreprises possédant au moins un véhicule. Son calcul dépend essentiellement des émissions de CO2, de la date de mise en circulation et du carburant utilisé. En 2025, la réforme engagée vise à renforcer les critères environnementaux, favorisant les véhicules électriques ou à faibles émissions.
Voici un tableau récapitulatif des tarifs TVS applicables selon la catégorie d’émission de polluants atmosphériques :
Catégorie | Caractéristiques | Tarif annuel 2025 |
---|---|---|
E | Véhicule 100% électrique ou hydrogène | 0 € |
1 | Moteurs thermiques conformes Euro 5/Euro 6 | 100 € |
Other | Véhicules les plus polluants | 500 € |
Parmi les marques, Tesla, forte de son engagement électrique, échappe à toute TVS. En revanche, une Volkswagen diesel plus ancienne peut se situer dans la dernière catégorie taxée à 500 euros.
Les exonérations et abattements possibles
Outre la gratuité pour les voitures 100% électriques et hydrogène, d’autres exonérations existent, notamment pour certains véhicules hybrides ou dans le cadre de conditions environnementales spéciales. Il reste donc stratégique pour votre entreprise de songer à intégrer des Peugeot ou Toyota hybrides moins taxés.
- Exonération complète pour véhicules électriques ou hydrogène
- Tarification réduite pour moteurs conformes Euro 5/6
- Taxe majorée pour véhicules polluants anciens
Avantage en nature : fiscalité et cotisations sociales du véhicule de société utilisé à titre privé
L’usage personnel d’un véhicule de société par un dirigeant ou un salarié constitue un avantage en nature, imposable à l’impôt sur le revenu et soumis à cotisations sociales. Cette situation est fréquente dans nos trois sociétés où les véhicules Peugeot, Ford ou BMW sont souvent utilisés au-delà de l’usage professionnel.
Au niveau pratique, il convient d’évaluer précisément cet avantage. Deux méthodes principales coexistent :
- Évaluation forfaitaire basée sur un pourcentage du coût d’achat TTC du véhicule
- Évaluation au réel selon les frais engagés et le kilométrage personnel
Grâce à cette évaluation, le montant est intégré au bulletin de paie et à la déclaration fiscale du bénéficiaire, qui paiera l’impôt correspondant et les cotisations sociales.
Méthode | Calcul | Implications |
---|---|---|
Forfaitaire | Marge entre 9 % et 30 % du prix TTC selon anciens critères | Simplicité mais tendance à majorer l’avantage |
Au réel | Calcul précis coûts + usage | Précision et ajustement selon consommation |
Cette charge sociale et fiscale peut sembler lourde, mais elle est logique au regard du bénéfice personnel tiré de la mise à disposition du véhicule. En anticipant et en calculant cet avantage, le dirigeant peut orienter ses décisions d’achat et de flotte de société pour optimiser la fiscalité globale.
Optimiser l’usage personnel pour limiter l’impact fiscal
En pratique, pour réduire le coût fiscal, vous pouvez :
- Limiter la mise à disposition du véhicule à usage professionnel uniquement
- Choisir des véhicules moins coûteux ou hybrides, réduisant l’assiette de calcul
- Évaluer les frais réels pour ajuster l’avantage avec précision
Notre expertise conseille également de vérifier les cas particuliers liés aux contrats de prêt et à la restitution des véhicules, notamment en cas de leasing, puisque les conditions peuvent modifier la valeur de l’avantage défini.

La fiscalité spécifique liée aux véhicules hybrides et électriques en 2025
À l’heure où les préoccupations écologiques s’intensifient, les choix concernant l’acquisition d’un véhicule de société électrique ou hybride sont devenus stratégiques. Depuis 2025, la fiscalité encourage ces alternatives avec une exonération totale de la TVS pour le 100 % électrique ainsi que des exigences nouvelles sur l’amortissement selon les technologies embarquées.
Une Toyota hybride, par exemple, bénéficie d’une foultitude d’avantages fiscaux, notamment une réduction des coûts de détention, mais perd depuis 2025 l’exonération sur la taxe annuelle CO2, impliquant un ajustement comptable pour l’entreprise.
- Exonération totale de TVS pour véhicules 100 % électriques ou à hydrogène
- Perte progressive des avantages pour les hybrides en 2025
- Possibilité d’amortissement intégral selon certaines conditions environnementales
Les constructeurs comme Tesla ou BMW s’orientent de plus en plus vers ces technologies, ce qui influe sur les stratégies d’acquisition des entreprises et sur leur fiscalité.
Type de véhicule | TVS 2025 | Amortissement fiscal | Autres avantages fiscaux |
---|---|---|---|
100 % électrique (Tesla Model 3) | 0 € | Amortissement intégral possible | Exonération taxe CO2 |
Hybride (Toyota Prius) | 100 € | Amortissement plafonné partiellement | Moins d’avantages qu’auparavant |
Diesel ancien (Volkswagen Golf) | 500 € | Amortissement plafonné au minimum | Taxe TVS élevée |
Optimiser l’achat du véhicule de société : achat direct versus leasing
Une question récurrente en gestion d’entreprise est le choix entre l’achat direct et la location avec option d’achat (LOA) ou le leasing. Ce choix influe fortement sur la gestion comptable et fiscale, avec des conséquences variées.
L’achat direct impose :
- Une immobilisation comptable
- Un amortissement étalé sur 5 ans
- Une charge liée à la TVA non récupérable (en général)
Le leasing ou la LOA offre :
- Une déductibilité immédiate des loyers, sans immobilisation
- Une flexibilité dans la gestion du parc automobile
- Une limitation du risque de dépréciation technologique
Par exemple, une entreprise optant pour un leasing sur une Mercedes-Benz pourra étaler ses dépenses de manière plus linéaire, facilitant la projection de trésorerie.
Avantages et inconvénients des deux solutions
Critère | Achat direct | Leasing / LOA |
---|---|---|
Impact comptable | Immobilisation et amortissement | Charges locatives déductibles immédiatement |
Visibilité financière | Investissement initial important | Flux réguliers et prévisibles |
Flexibilité | Moins flexible (revente complexe) | Plus flexible (choix renouvellement) |
Chaque solution mérite une analyse attentive, et, dans certaines de mes sociétés, un mix des deux options s’avère judicieux. Pour approfondir, je vous invite à consulter notre dossier complet sur l’optimisation organisationnelle en entreprise.

Le rôle des avantages annexes et des frais liés au véhicule de société dans la fiscalité globale
Au-delà de l’achat ou leasing, il est indispensable d’appréhender les autres composantes fiscales liées à un véhicule de société : assurance, entretien, carburant et même les péages. Tous ces frais, engagés pour l’activité professionnelle, bénéficient généralement d’une déductibilité fiscale, notable dans le résultat de l’entreprise.
Par exemple, les frais d’assurance supportés pour un véhicule Ford ou Mercedes-Benz sont déductibles, ce qui vient atténuer le coût global. Il en va de même pour les réparations fréquentes ou les renouvellements de pneumatiques.
- Les frais d’assurance automobile
- Les coûts liés à l’entretien et la réparation
- Les dépenses de carburant pour usage professionnel
- Les péages et frais de stationnement engagés pour l’entreprise
Attention cependant à bien dissocier les usages privés, qui impliquent une prise en compte en avantage en nature. Ce contrôle est crucial pour éviter toute remise en cause lors d’un contrôle fiscal.
Type de frais | Déductibilité fiscale | Commentaire |
---|---|---|
Assurance | Oui | Déductible selon justificatifs |
Entretien / Réparation | Oui | À condition d’être professionnel |
Carburant | Partiel | Usage professionnel uniquement |
Péages / Stationnement | Oui | Justificatifs obligatoires |
Stratégies pour réduire l’impact fiscal de l’acquisition d’un véhicule de société
Pour tout dirigeant ayant optimisé plusieurs entreprises, la maîtrise des règles fiscales liées aux véhicules de société est un levier essentiel pour gérer les coûts. Plusieurs leviers existent :
- Choisir des véhicules à faible émission pour bénéficier de la non-taxation TVS
- Privilégier les modèles hybrides ou électriques, comme Tesla ou Toyota
- Opter pour le leasing pour une meilleure gestion des charges
- Limiter l’usage privé pour réduire l’avantage en nature
- Bien organiser la comptabilité pour déduire au mieux les frais annexes
Ces stratégies combinées permettent d’alléger la charge fiscale et d’améliorer la rentabilité globale de la flotte automobile d’entreprise. Par exemple, la SNC d’une coopération agricole a amélioré sa trésorerie en adoptant des Peugeot hybrides et des véhicules utilitaires Renault, avec une stratégie de leasing bien pensée (plus d’informations sur le GAEC ici).
Comment le choix juridique de l’entreprise affecte la fiscalité du véhicule de société
La forme juridique de votre société influence directement certains aspects fiscaux et sociaux liés à la détention d’un véhicule d’entreprise. Que vous dirigiez une SAS, une SARL unipersonnelle ou une SCOP, les règles varient notamment sur le traitement de l’avantage en nature et la comptabilisation.
Par exemple, dans une SAS, le véhicule mis à disposition du dirigeant est considéré fiscalement comme avantage en nature imposable, tandis que dans certains cas d’auto-entrepreneurs, la notion de véhicule de société s’applique différemment, avec des implications spécifiques en matière de cotisations sociales.
- Traitement de l’avantage en nature selon la forme juridique
- Modalités de déduction des charges
- Effets sur l’imposition des bénéfices
Pour approfondir sur les rôles des statuts juridiques, je vous invite à consulter un guide complet sur le statut juridique des entreprises en 2025. Les impacts spécifiques sur les dirigeants sont aussi à considérer avant de décider.
Foire aux questions sur les conséquences fiscales de l’acquisition d’un véhicule de société
- La TVA est-elle toujours non déductible sur un véhicule de société ?
Généralement oui pour les véhicules de tourisme, mais certains véhicules utilitaires et de transport peuvent récupérer la TVA. Plus de détails sur notre guide dédié. - Quels sont les critères pour amortir fiscalement un véhicule de société ?
L’amortissement se fait généralement sur 5 ans avec un plafond de valeur pris en compte (environ 18 300 €). Les frais annexes restent déductibles en totalité. - Comment est calculée la Taxe sur les Véhicules de Sociétés (TVS) ?
Elle dépend principalement des émissions en CO2, du carburant, et de la norme Euro du véhicule. Les véhicules électriques sont exonérés. - Qu’est-ce qu’un avantage en nature lié au véhicule de société ?
C’est l’usage personnel d’un véhicule de société, qui génère un revenu imposable pour le bénéficiaire et des cotisations sociales. - Leleasing est-il toujours plus avantageux que l’achat direct ?
Pas nécessairement, car chaque situation est unique. Le leasing offre de la flexibilité comptable, mais l’achat peut être intéressant dans une optique patrimoniale.